C’est bien connu : en France, on est des petits filous. Et à ce titre, on n’aime pas payer lorsqu’on peut l’éviter. C’est ainsi que seuls 30% des automobilistes payent dûment leur place de stationnement. Ce chiffre descend même à 10% dans les rues Parisienne. Et même lorsqu’on perd la première manche et qu’on retrouve un beau ticket sur le pare-brise, on ne s’avoue pas vaincu pour autant puisque seule la moitié des PV adressés sont effectivement payés.

Mais cette situation pourrait être amenée à changer bientôt car la lutte contre la fraude au stationnement va aller en s’intensifiant. En effet, le Parlement examine actuellement une loi sur la décentralisation de la gestion du stationnement. Concrètement, cela signifierait que les communes seraient libres de choisir le prix de la contravention et surtout de récupérer pour elles les recettes. Autant dire qu’elles risquent d’être beaucoup plus vigilantes sur la question des non-paiements.

Pour lutter contre ce manque à gagner, les municipalités s’équipent en nouvelle technologie. Tout d’abord, le PV électronique : équipé de tablette, les agents de la maréchaussée sont beaucoup plus efficaces pour plus d’amandes et moins de risque d’erreur (et donc de contestation). Ensuite, l’utilisation des statistiques des horodateurs : les communes pourront bientôt détecter en temps réel les rues dont les recettes présentent un creux anormal pour y dépêcher en priorité des agents. Enfin, certaines communes, comme la ville de Nice, commencent à mettre en place des détecteurs de présence insérés dans la chaussée. Si cet équipement permet d’offrir un vrai service aux automobilistes (indication des places de stationnement libres en temps réels via une application Smartphone), il permet surtout de détecter les places occupées non payées.

Il est dommage de constater que ces moyens ne sont que des mesures punitives qui ne répondent pas au problème du pourquoi les gens ne payent pas. A l’inverse, les entreprises Vinci Park et Effia pensent que le premier levier de lutte contre la fraude est la facilitation du paiement du stationnement. Selon elles, les automobilistes ne payent pas tout simplement parce que c’est trop compliqué et trop long. Ainsi, les deux sociétés suggèrent la mise en place de paiement par téléphone (via l’envoi d’un SMS), technique qui permettrait en outre de mettre à contribution les deux-roues. Reste à savoir si cela sera suffisant pour convaincre les automobilistes.