Qui n’a jamais rêvé de posséder une voiture intelligente ? Que l’on préfère Batman ou bien James Bond, qui n’a jamais bavé de jalousie à l’idée de conduire une voiture bourrée de gadgets ? A l’heure de l’hyper-connectivité, il était naturel que les constructeurs de voitures aussi entrent dans le XXIème siècle. Après l’iPhone, l’iPad, l’iTV, l’iWatch ou encore l’iGlass, faites place à l’iCar !

Sans encore parler de la firme à la pomme, on peut déjà dire que les constructeurs automobiles ont cherché à investir le créneau de la voiture connectée en développant chacun leur plate-forme de contenus embarqués (Connected Drive chez BMW, Onstar chez General Motors, Audi Connect, Toyota Entune, R-Link chez Renaud, Citroën Multicity Connect, Peugeot Connected Apps…) via des boutiques d’applications, calquant ainsi le modèle des Smartphones.

En outre, on peut presque dire que les constructeurs transforment l’habitacle de leurs voitures en Smartphone géant. Les écrans tactiles ont depuis quelque temps remplacés les interfaces à boutons. Les lecteurs CD ne sont plus vendus qu’en option. La reconnaissance vocale se généralise. La voiture est connectée en 3G. Et certains modèles proposent même un hub Wi-Fi.

Les différentes applis voitures permettent déjà de fournir beaucoup de services en lien avec la conduite comme la sécurité (appels d’urgence automatiques, localisation du véhicule…), l’aide à la navigation (GPS, stations-services, restaurants, places de parking à proximité…) et d’autres contenus (météo, réseaux sociaux…). Les applis liées au divertissement se développent également. Il est désormais classique d’uploader dans sa voiture le contenu multimédia (musiques, vidéos…) de son Smartphone mais BMW va plus loin en lançant cet été un service de musique en streaming via Spotify et Deezer.

L’intérêt de la voiture connectée pour les constructeurs est aussi de pouvoir accéder aux données contenues dans la carte SIM embarquée. Cette nouvelle source d’informations leur permettra d’améliorer la relation client en imaginant de nouveaux services personnalisés. Il sera par exemple possible d’anticiper les opérations de maintenance ou de mettre en place des assurances auto facturées aux kilomètres réellement parcourus.

Cependant, toute cette connectivité à un coût non négligeable pour les constructeurs et donc pour le consommateur. Pax exemple, Peugeot Connect Apps est facturée 350 € la première année puis 109 € par an. Renault propose son R-Link complet pour 590 € pendant 6 mois puis il faut payer 55 € par an (hors TomTom et Coyote qui sont facturés à part). Et le nouveau service de streaming musical de BMW devrait être proposé à 220 € par an. Autant dire que la pilule sera difficile à avaler pour les individus qui ont pris l’habitude de profiter d’applications gratuites et de qualité sur leur Smartphone.

C’est précisément le calcul que font actuellement les constructeurs de Smartphone. Qui mieux qu’eux peut proposer un contenu riche, varié et à moindre coût ? Dans ce modèle, la voiture connectée ne serait plus qu’un simple réceptacle, esclave du Smartphone. Le changement est déjà en train de s’opérer. En février dernier, le Car Connectivity Consortium, qui rassemble la quasi-totalité des fabricants de Smartphones et les principaux constructeurs automobiles, a dévoilé Mirrorlink : un standard commun permettant de relier le contenu d’un Smartphone sur l’écran de bord du véhicule.

Tous les constructeurs de Smartphones ? Bien sûr que non. Dès qu’on parle de standard de marché, il y en a toujours un pour ne pas jouer le jeu et c’est toujours le même. Apple a effet annoncé le 10 juin dernier son propre système d’exploitation, l’iOS7, qui permettra lui aussi de répliquer l’interface de son iPhone ou de son iPad avec ses services (applis, iTunes, gestion des appels…) sur l’écran de bord de sa voiture. Le tout sera évidemment contrôlable par Siri, la solution de reconnaissance vocale d’Apple. L’iOS7 devrait être disponible dès cet automne auprès d’une douzaine de constructeurs partenaires (Ferrari, Mercedes, Jaguar, Nissan, Chevrolet, Hyundai, Volvo, Opel…). Il devrait être accompagné d’un autre nouveau service très attendu : l’iTunesRadio, une radio numérique qui pourra proposer de la musique en fonction des goûts musicaux de ses auditeurs en se basant sur l’historique de leurs achats sur iTunes.

Tout semble donc indiquer l’arrivée imminente des voitures connectées et l’explosion des applications spécifiques à la conduite qui va avec. On peut d’ailleurs imaginer que dans un avenir pas si lointain, les solutions de télépéage passeront directement par l’ordinateur de bord de la voiture plutôt que par un badge électronique. Mais ça, c’est une autre histoire…

Sources : Les Echos